Chronique 1914-1918 :"Résister par la zwanze" (09)

Comment se moquer d'un instant dramatique : l'invasion de notre pays en août 1914

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Depuis la fin juillet et au début août 1914, des nuages sombres s’amoncellent à l’horizon : ultimatums, mobilisations et déclarations de guerre se succèdent. L’engrenage qui mènera au final 33 pays vers la Première Guerre mondiale se met petit à petit et inexorablement en place.
A partir du 29 juillet 1914, notre pays vit « sur pied de guerre renforcé » avec le rappel des classes de 1910, 1911 et 1912 enrôlées suivant la loi de 1909 qui établit le service personnel d’un fils par famille. La mobilisation générale est décrétée par le gouvernement le 31 juillet à 19 heures : neuf classes de 1901 à 1909 issues du système du tirage au sort sont rappelées sous les drapeaux, en outre des trois déjà convoquées. L’armée compte le 2 août 1914 environ 200.000 hommes dont 117.000 pour l’armée de campagne. Si une inquiétude sourde règne dans les milieux diplomatiques bien informés, une bonne partie de l’opinion publique croit pourtant encore que notre neutralité garantie par la France, leIMG 20140422 0058 Royaume-Uni, la Prusse, l'Autriche et la Russie nous protègera et que nos frontières seront respectées. Un document est remis par Klaus von Below-Saleske, ministre d'Allemagne en Belgique au ministre des Affaires étrangères Julien Davignon le dimanche 2 août 1914 à 19 heures. C’est l’ultimatum de l’Allemagne à la Belgique. La réponse est attendue dans les 12 heures Sur le plan diplomatique pur, il n’y aura jamais de déclaration de guerre effective et officielle de la part de l’Allemagne. Le dimanche 2 août à 21 heures, au Palais, le gouvernement se réunit en présence du roi Albert Ier : les réactions des ministres passent par l'indignation, la colère et l'anxiété, mais ils décident de ne pas céder aux exigences allemandes. Une fois la réunion du Cabinet (Conseil des IMG 20171104 0003ministres) terminée, à 22 heures le Conseil de la Couronne (c’est-à-dire le Cabinet élargi aux ministres d’Etat) adopte et entérine cette prise de décision. Il met au point la réponse de la Belgique. Le lendemain, soit le lundi 3 août 1914, Julien Davignon remet à 7 heures la réponse du gouvernement à l'ambassadeur allemand. Le mardi 4 août 1914 les troupes allemandes, arrivant de la direction d'Aix-la-Chapelle, franchissent notre frontière à Gemmenich vers 8 heures et marchent sur Liège et sa ceinture de forts. A Bruxelles, à 10 heures, le roi Albert Ier prononce devant les Chambres réunies un discours mémorable, puis quitte notre capitale pour prendre la tête de notre armée.

Les quatre cartes postales (coll. Jean Heyblom) qui illustrent cet article abordent avec une ironie mordante le thème de la violation de la neutralité de la Belgique en dehors de toutes les conventions internationales : en somme une invasion injuste, lâche et brutale.la belgique proteste

Carte n°1 : Guillaume II fait la leçon aux généraux allemands : "nous envahissons traîtreusement la Belgique"
Carte n°2 : traduit sans accent allemand ! ce cavalier dit : "Décidément ce cheval il offre un trop grand respect de la propriété d'autrui. C'est certainement pas un cheval allemand. Je le renie". Une allusion sans équivoque et cynique à l'invasion de notre pays !!
Cartes n°3 et n°4 : Le viol de notre nation : une caricature très réussie

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