La bataille de l'Yser vue par la caricature anti-allemande
A partir du 7 octobre 1914, l'armée belge se retire du camp retranché d'Anvers qui chute le 10 octobre pour se retrancher sur l'Yser. Le 18 octobre 1914, "la bataille de l'Yser s'engageait. Rangée sur un front boueux de 38 kilomètres, notre armée alignait 53.000 fusils, 4800 sabres, 184 mitrailleuses, 292 canons de 75, 14 obusiers de 150 et fut bientôt renforcée par les 4.000 fusiliers marins français de l'amiral Ronarch.
Pendant sept jours, sans égard aux pertes qu'ils subissaient, les Allemands se ruèrent sur les lignes de défense belges improvisées, en direction de Dixmude et de Nieuport. Pendant sept jours, les Belges et les fusiliers marins français tinrent bon. Au cours de la nuit du 21 au 22 , l'ennemi réussit pourtant à franchir l'Yser à Tervaete. De nouveaux renforts lui permirent d'atteindre, le 24, le remblai de chemin de fer Dixmude-Nieuport. Les Belges étaient épuisés ; à force de tirer, la moitié des canons avait été mise hors d'usage ; les réserves de munitions manquaient ; 12.000 hommes avaient été tués ou blessés. Mais il fallait poursuivre la résistance et barrer la route de Calais. Le 27 octobre , profitant d'une accalmie, les troupes du génie ouvrirent les vannes de l'écluse de Furnes puis, sur la suggestion du batelier Geeraert, on risqua l'ouverture du déversoir de Noordvaart, au nez et à la barbe des Allemands. L'eau salvatrice s'engouffra vers le champ de bataille; d'heure en heure, silencieusement la nappe liquide s'élargissait.
Le 30 octobre, les Allemands reprirent l'attaque avec des divisions fraîches. Ils se battaient pour Ramscapelle, quand la marée du soir les surprit et les embourba. "Chassé par le plus terrible des éléments, l'ennemi évacua précipitamment ses positions [ndlr : le 31 octobre 1914], la bataille de l'Yser étaient gagnée [ndlr : le front resta fixé jusqu'au 15 octobre 1918]. Malgré la détresse matérielle et morale, le soldat belge s'était montré supérieur en courage au soldat allemand bien équipé et fanatisé. Après la bataille de l'Yser , le front se stabilisa : une guerre de position commençait" ( d'après Georges-Henri Dumont, Histoire de la Belgique, Paris, France Loisirs,1977, p.449-450).
Les cartes postales caricatures qui illustrent ce texte, et qui appartiennent au CHB, circulaient sous le manteau en Belgique occupée. Comme la presse clandestine, elles participaient à maintenir le moral de la population pendant cette dure et impitoyable période.
Si vous voulez vous informer sur l'épisode et les circonstances des inondations tendues par l'armée belge sur le front de l'Yser, rendez-vous à Nieuport-Stad et visitez près du monument consacré au Roi Albert Ier le Westfront-Nieuwpoort avec son centre d'interprétation particulièrement bien réussi.
Note : tous les documents qui illustrent cet article sont la propriété de Jean Heyblom, président du Cercle d'Histoire de Bruxelles