Le quartier Saint-Roch qui se situait sur la Montagne de la Cour fut démoli en 1897-1898 afin de réaliser sous l'influence de Léopold II le projet de l'architecte Maquet qui voulait y créer un ensemble monumental appelé Mont des Arts. Le bourgmestre Charles Buls démissionna en 1899 afin de marquer son opposition à ce projet qui fut finalement bloqué par le refus du Sénat de voter les crédits nécessaires. Si bien qu'en 1910, année de l'Exposition universelle de Bruxelles, on décida de masquer les ruines du quartier en établissant par-dessus un square "provisoire".
L'architecte paysagiste Vacherot dissimula donc la Montagne de la Cour éventrée "sous un manteau de verdure et de fleurs" qui se maintint un demi-siècle avant de céder sa place à l'ensemble actuel (Palais de la Dynastie, des Congrès et Bibliothèque Albertine). Sur le document présenté qui date des environs de 1922, vous distinguez une des terrasses de ce square du Mont des Arts de Vacherot. A gauche en forte pente dévale la rue Montagne de la Cour avec ses magasins, puis se présente une bâtisse rectangulaire qui est le local de la Grande Harmonie, ancien Hôtel d'Angleterre. Elle se situe entre l'ancienne rue de l'Empereur invisible derrière le dernier arbre et la rue Saint-Jean. Le bâtiment au centre de la carte se trouve à l'angle des rues Saint-Jean et de la Madeleine. Si vous transposez la partie gauche en contrebas de la carte postale à nos jours, elle est l'actuelle place de l'Albertine avec ses façades en faux vieux. Sur le document, vous pouvez encore repérer, descendant en direction du Marché aux Herbes marqué par la tour de l'Hôtel de Ville qui se dresse en arrière, la rue de la Madeleine. On distingue également le clocheton de l'église de la Madeleine. Derrière les arbres à droite court l'ancienne rue Courbe ou rue du Coudenberg.
Un sentiment de nostalgie pour ce vieux Bruxelles disparu sous les coups de pioches qui ont fait naître la Jonction Nord Midi ne vous envahit-il pas ?