Janson Paul rue : En mai 1882, Janson fonde et préside la Ligue nationale de la réforme électorale qui exige la modification du régime censitaire. Le 15 juin 1883, avec cinq autres députés libéraux, il dépose à la Chambre sa première proposition de loi réclamant la révision des articles 47 et 53 de la Constitution qui établissent le régime censitaire. En février 1884, il crée le quotidien La Réforme qui sera la voix des partisans de la réforme du droit de vote. Une défaite électorale écrasante amène les catholiques au pouvoir le 10 juin 1884 et Janson perd son siège au Parlement.
Aux élections communales à Bruxelles du 19 octobre 1884, Janson se porte candidat et est élu. Il prête serment le 12 janvier 1885 et restera conseiller communal jusqu’en octobre 1887. Il interviendra dans les affaires de la Ville en traitant des dossiers sur les hospices et hôpitaux, l’enseignement et les moyens d’éclairage et de transport.
Après les troubles sociaux de 1886, Janson entreprend de mettre sur pied une grande fédération progressiste ouverte aux libéraux et aux forces de gauche partisanes d’une réforme électorale et de grandes réformes sociales. C’est ainsi que se tient sous sa présidence les 29 et 30 mai 1887 à Bruxelles le premier Congrès libéral progressiste de Belgique. Il retrouve son siège de député le 14 juin 1889 et devient le porte-parole passionné des progressistes.
Dès la rentrée parlementaire de 1890, supporté par le Parti ouvrier et avec l’appui enfin unanime des parlementaires libéraux, il dépose une proposition de loi demandant la révision des articles 47, 53 et 56 de la Constitution. Devant l’agitation populaire de plus en plus forte au fil des années, les parlementaires adopteront une solution transactionnelle le 22 avril 1893 en instituant le suffrage universel tempéré par le vote plural. Ce type de suffrage perdurera jusqu’en 1919. En 1894 les premières élections organisées sous le régime plural ne sont pas favorables à Janson et il perd à nouveau son siège, mais devient sénateur élu par le Conseil provincial de Liège de 1894 à 1900 ; Janson retrouve son siège de député en 1900 grâce à l’application du principe de la représentation proportionnelle et le restera jusqu’en 1913. Il sera donc resté parlementaire pendant plus de 30 ans.
De 1900 à 1912, Janson continuera à défendre ses objectifs : formation d’un cartel doctrinaires-progressistes et d’un cartel libéral-socialiste sur base d’un programme commun, amélioration de la législation du travail, révision de certaines dispositions du droit civil, mais le S.U. en reste l’élément principal. Dans ses combats, il défendra aussi la réorganisation de l’armée, le service personnel, l’enseignement obligatoire et s’intéressera au devenir du Congo léopoldien. Le 14 août 1912, le roi Albert Ier le nomme Ministre d’Etat à la demande de Paul Hymans.
Paul Janson meurt le 19 avril 1913 à l’âge de 73 ans au n° 73 de la rue Defacqz à Saint-Gilles où il s’était installé en 1899. Une rue dans le quartier du Mutsaard à Laeken porte son nom. Elle relie la chaussée Romaine au rond-point formé par les avenues Wannecouter et Jean de Bologne. Un mémorial œuvre du sculpteur Egide Rombaux (1865-1942) et de l’architecte Léon Emmanuel Govaerts (1891-1970) est élevé en son honneur en 1928 à l’angle de la rue de la Montagne et de la rue Cardinal Mercier (disparue) ; après un court passage boulevard de l’Impératrice (1994-1998), le buste et son socle provenant du mémorial seront installés devant le n° 41 de l’avenue Franklin Roosevelt où ils sont toujours visibles.
Références principales : L.J. PEELLAERT s.v., dans La représentation maçonnique dans les noms de rues de Bruxelles,1982, pp.223-225 ; DE PAEPE J.-L., s.v., dans Biographie Nationale, vol. XL, 1977-78, col. 476-531 ; DELFOSSE P. (dir.), s.v., dans Dictionnaire historique de la laïcité en Belgique, Editions Luc Pire, Bruxelles, 2005, p.175.
Jean Heyblom historien et AESS