Georges Lebouc
La Summa Capricornica du bruxellois !
Ce dictionnaire – nouvelle mouture, largement complétée, de l’édition de 2005 – n’a pas d’équivalent : il est un des plus complets. Il se démarque du dernier opus de feu Marcel de Schrijver : ‘t Kakkenesjke – Le dernier-né, traduction française de l’ultime entreprise (décrit dans les pages de la revue 151 de mars 2021).
Les sources littéraires de Georges Lebouc remontent à 1852, période à laquelle Sancho publia deux parodies de Fables de La Fontaine : cette approche s’est perpétuée jusqu’à nos jours, avec Virgile ou Jean d’Osta, mais aussi grâce au talent inimitable de notre contemporain Joske Maelbeek. Les nombreuses citations respectent la multiplicité des graphies utilisées au cours de ces 170 années de création littéraire, car comme le dit Georges Lebouc : le « bruxellois français » ne connaît d’autre Académie que celle de la rue. En effet, contrairement au brussels vloms (le dialecte flamand de Bruxelles) pour lequel une orthographe et une grammaire normalisées ont été élaborées (par Sera De Vriendt, professeur honoraire VUB-ULB, épaulé par Marcel de Schrijver), le « bruxellois français » n’a jamais été standardisé.
Ce dictionnaire se feuillette quasi comme un roman et, au fil des pages, on souhaite faire plus ample connaissance avec ces auteurs. Une très riche annexe bibliographique répond à cette attente. Enfin last but not least, comme ne dira jamais Menneke-Pis, cette bible permet aux francophones de se rendre compte du nombre considérable d’expressions « belges » qui viennent en droite ligne du néerlandais, en passant par le bruxellois.
Jean-Jacques De Gheyndt
GEORGES LEBOUC, Dictionnaire du Bruxellois (illustrations J. Carabain), SAMSA Éditions, 706 pages, 2020.
Prix : 35,00 € ; ISBN : 978-2-87593-298-3