Blaes (Michel-Auguste) rue : Journaliste, homme politique de tendance libérale et échevin.
Né à Bruxelles en 1809, après ses humanités à l’Athénée de Bruxelles, il entame à l’Université de Liège des études de droit qu’il termine en 1830. Il ne se lance pourtant pas dans la carrière d’avocat, mais se tourne vers celle de journaliste. Il collabore alors au Courrier belge, quotidien libéral. et en 1835 participe à la fondation du journal L’observateur dont il sera le rédacteur en chef.
Michel-Auguste Blaes se lance dans la politique, devient conseiller communal de Bruxelles en octobre 1845. Réélu en 1848 et en 1851, il exercera depuis octobre 1848 sous le mayorat de Charles de Brouckère (30 septembre 1848-20 avril 1860) les fonctions d’Échevin des Travaux publics jusqu’à sa mort. Dans cette fonction, son nom apparaît notamment dans des mesures concernant la distribution d’eau potable dans les habitations et dans l’obligation pour les propriétaires d‘établir des trottoirs dans les principales rues.
C’est également pendant son échevinat que fut entrepris l’assainissement du quartier le plus populeux de Bruxelles par l’ouverture d’une grande voie de communication qui prendra son nom. En effet, après son décès, le Collège du Bourgmestre et Échevins lui rend hommage en donnant son nom le 2 juillet 1857 à la rue ouverte entre la place de la Chapelle et le boulevard du Midi. En projet dès 1853, sa réalisation fut adoptée le 22 juillet 1854 et suivie d’expropriations qui seront terminées en 1856 ; cette artère, ouverte à la circulation en 1858, fut tracée afin d’assainir ce quartier avec ses rues étroites et tortueuses. Elle traverse successivement les rues Notre-Seigneur, du Miroir, Saint-Ghislain, des Capucins et des Renards, l’établissement du Renard (remplacé par une vaste place publique qui sera la place du Jeu de Balle), puis les rues de la Rasière, des Vers et du Remblai. Cette nouvelle percée absorbe trois voies situées dans la direction qu’elle suit : l’impasse de la Malice, la petite rue des Capucins et la rue de la Couronne. Ajoutons que Blaes avait exercé en 1847 les fonctions de secrétaire dans la commission chargée d’organiser l’exposition des produits de l’industrie nationale, ce qui lui valu d’être nommé chevalier de l’Ordre de Léopold pour les services rendus. Il meurt le 2 décembre 1855 à l’âge de quarante-six ans, trois mois et deux jours à son domicile au 62 rue de la Madeleine.
Références principales : Nadine Sougné, Une réussite urbanistique : le percement de la rue Blaes in Les Marolles, revue trimestrielle de l’association sans but lucratif Cercle d’Histoire et d’Archéologie les Marolles, septembre 1984, n°5, pp 9-14 ; Félix Stappaerts, in Biographie nationale de Belgique, tome 2, 1868, col.447-450.
Illustration : Michel-Auguste Blaes, photo Géruzet, rue de l’Ecuyer, vers 1855 © Collection Jean d’Osta (CHB)
Jean Heyblom historien et AESS