Quand les noms des rues racontent l'Histoire (3.2)

Dans le Pentagone bruxellois, nous trouvons 24 dénominations qui illustrent le thème Souverains et Institutions de gouvernement. Voici la deuxième série.Linfante Isabelle devant le château de Mariemont tableau de Rubens

Impératrice (boulevard de l’) : aménagé au-dessus du tunnel ferroviaire de la Jonction Nord-Midi (1909-1914/1935-1952) tracé à travers l’ancien quartier de la Putterie démoli également pour accueillir la Gare centrale, sa dénomination vient de l’ancienne rue de l’Impératrice dont le nom serait dû, depuis le 17e siècle, à l’enseigne d’une auberge De Keizerin. On ne sait de quelle Impératrice il est question.

Infante Isabelle (rue de l’) : tracée en 1951 à travers l’ancien quartier de la Putterie, elle se rapporte à la fille de Philippe II d’Espagne (r.1555-1598), l’archiduchesse Isabelle de Habsbourg (1566-1633), infante d’Espagne et archiduchesse d’Autriche, , souveraine (1598) avec son époux et cousin l’archiduc Albert d’Autriche (1559-1621), puis gouvernante générale (1621) des Pays-Bas espagnols. Il ne faut pas confondre cette rue avec la rue d’Isabelle tracée en 1625, mais qui disparut dans le réaménagement du quartier Terarken-Isabelle en 1911-1913 ; des vestiges de cette rue sont visibles sous la place Royale.

Léopold (rue) : tracée en 1817-1822 lors de l’aménagement du quartier dû à la reconstruction du Théâtre de la Monnaie par l’architecte Louis-Emmanuel Damesme, cette rue, anciennement rue Guillaume, du nom de Guillaume Ier d’Orange-Nassau (r.1815-1830) souverain du Royaume uni des Pays-Bas, prit ensuite le nom de Léopold, premier roi des Belges.

Maximilien II Emmanuel de Bavière (parvis) : pour le 300eme anniversaire de l’édification de l’église des Saints Jean-et Etienne-aux-Minimes (1715), on donna au parvis de l’église le nom de cet Electeur de Bavière, gouverneur général (1691-1700), puis souverain nominal des Pays-Bas (1712-1714). La rue et la place de Bavière créées en 1696 sous son gouvernement lui avaient été dédiées, mais elles furent débaptisées en 1918 pour rappeler le martyre subi par les habitants de la ville de Dinant pendant la Grande Guerre.

Montagne de la Cour (rue) : autrefois appelée montée de la Cour, il ne subsiste de nos jours de cette très ancienne voie de communication qu’une petite partie proche de la place Royale ; elle doit d’une part son nom à sa forte pente qui posa problème pour établir une liaison facile entre le haut et le bas de la ville, d’autre part à la proximité de la Cour ou Palais ducal, résidence de nos gouvernants, située sur le Coudenberg.

Palais (place des) : tire son origine de la rue de Belle-Vue aménagée en 1779 à l’emplacement des jardins du Palais ducal incendié en 1731 et doit son nom aux quatre hôtels bâtis sur son flanc de 1776 à 1786 ; deux d’entre eux fusionneront sous Guillaume Ier d’Orange-Nassau en 1820-1830 pour donner naissance à la première version du Palais royal actuel.  

Prince (galerie du) : cette section des Galeries royales Saint Hubert (1846-1847), dues à l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar, porte le nom du prince Léopold, futur Léopold II

Princes (rue des) : tracée en 1817-1822 lors de l’aménagement du quartier dû à la reconstruction du Théâtre de la Monnaie par l’architecte Louis-Emmanuel Damesme, cette rue serait restée longtemps sans nom particulier, puis vers 1845 on l’aurait appelée rue des Princes pour honorer les princes Léopold (futur Léopold II) et Philippe, comte de Flandre, fils de Marie-Louise d’Orléans et de Léopold Ier. Il est possible qu’avant 1830 la rue ait porté le nom de rue d’Orange en rapport avec le roi Guillaume Ier d’Orange-Nassau. 

Jean Heyblom historien et AESS

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