Quand les noms de rue racontent l’Histoire (3.3)

Dans le Pentagone bruxellois, nous trouvons 24 dénominations qui illustrent le thème Souverains et Institutions de gouvernement. Voici la troisième et dernière série.IMG 20220705 0001

Régence (rue de la) : tracée en 1827 pour le tronçon entre la place Royale et le square du Petit Sablon et en 1872 pour celui entre le Petit Sablon et la place Poelaert, son nom fait référence à l’ancienne appellation du corps des édiles communaux. On pense à tort qu’il se réfère à la Régence, période précédant la mise en place de notre monarchie (23 février 1831-21 juillet 1831).

Régent (boulevard du) : tracé à partir de 1819 à l’emplacement de la deuxième enceinte, il fut d’abord appelé bd du Prince en honneur du prince héréditaire Guillaume d’Orange, puis reçut son nom actuel en honneur d’Erasme-Louis Surlet de Chokier (1769-1839) désigné Régent le 23 février 1831.

Reine (galerie de la) : cette section des Galeries royales Saint Hubert (1846-1847) dues à l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar porte le nom de la reine Louise-Marie d’Orléans, première reine des Belges.

Reine (rue de la) : tracée en 1817-1822 lors de l’aménagement du quartier dû à la reconstruction du Théâtre de la Monnaie par l’architecte Louis-Emmanuel Damesme, cette rue serait restée longtemps sans nom particulier, puis aurait pris vers 1845 celui de rue de la Reine en honneur de Louise -Marie d’Orléans. Il est possible qu’avant 1830 cette rue ait été dédiée à la reine Wilhelmine de Prusse (1777-1837) épouse de Guillaume Ier d’Orange-Nassau et n’ait donc pas changé de nom, mais de personne à qui elle était dédiée.

Roi (galerie du) : cette section des Galeries royales Saint Hubert (1846-1847) dues à l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar porte le nom de Léopold Ier de Saxe-Cobourg et Gotha, notre premier souverain.    

Royale (place) : après l’incendie accidentel en 1731 du Palais ducal, cette place constituera le centre du quartier néo-classique réaménagé entre 1774 et 1785 par Barnabé Guimard sur les ruines et les jardins de la Cour, résidence des Ducs de Brabant, de Bourgogne et de nos gouverneurs espagnols et autrichiens. Initialement appelée place des Bailles (balustrade faisant office de fortification), puis place de Lorraine en hommage au duc Charles de Lorraine, gouverneur général (1741-1780) qui y eut sa statue par Pierre-Antoine Verschaffelt en 1775, mais la dénomination place Royale lui fut rapidement donnée par référence aux modèles français,  ensuite elle devint place de la Liberté lorsque cette statue fut remplacée en 1794 par un Arbre de la Liberté par les révolutionnaires français, enfin place Impériale en 1806 sous Napoléon pour redevenir finalement place Royale sous Guillaume Ier d’Orange-Nassau en 1815. Statue de Godefroid de Bouillon en 1848 par Eugène Simonis sur la place.

Royale (rue) : son premier tronçon (1776-1778) depuis la place Royale jusqu’à la place de Louvain fait partie avec les rues Ducale et de la Loi des axes principaux du Quartier royal, ensemble néo-classique réalisé (1774-1785) par Barnabé Guimard sur les ruines et les jardins du Palais ducal. La deuxième portion depuis la place de Louvain jusqu’à la porte de Schaerbeek fut prolongée à partir de 1822.  

Surlet de Chokier (place) : elle porte le nom du baron Surlet de Chokier , président du Congrès national désigné comme Régent du Royaume (23 février 1831- 21 juillet 1831). Statue en hommage à la Brabançonne en 1930 par Charles Samuel sur la place.

Trône (place du) : elle fut aménagée en 1868-1869 par Alphonse Balat. Son nom se réfère à un des symboles de notre monarchie. Statue équestre de Léopold II par Thomas Vinçotte en 1926.

Jean Heyblom historien et AESS

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